Plusieurs ghazals de Hafez peuvent être interprétés comme des odes à de jeunes hommes, par exemple Samarkhand et Boukhara (L'amour, l'amant, l'aimé ; traduction de Vincent-Mansour Monteil, Sindbad/Unesco, page 21)
" Si ce jeune Turc de Shiraz
prenait mon coeur entre ses bras
J'offrirai pour sa mouche hindoue,
Samarkand et Boukhara"
Il y a chez Attar de nombreuses histoires (faudra que je te retrouve les références exactes, j'ai pas le livre sous les yeux) d'esclaves et des rois amoureux les uns des autres.
Et ce thème est aussi présent chez Mowlana (Rumi).
Cela dit il convient de prendre des pincettes avec ce sujet : le thème de l'homosexualité est certes présent mais cela n'en fait pas des poèmes homosexuels :
la poésie persane peut-être interprétée de bien des façons, par exemple l'histoire d'un esclave amoureux de son roi renvoie au derviche amoureux de Dieu, ce n'est pas forcément à comprendre au sens littéral, humain ; d'ailleurs bien souvent la morale qui accompagne ces histoires ne laisse pas de place au doute.
...par contre le fait que l'on puisse symboliser l'Amour divin par l'amour entre deux hommes peut laisser penser que la chose n'était pas si choquante que cela....
Pour ce qui est des poèmes de Hafez,on ne peut dire avec certitude à qui ils sont adressé.
Le persan ne faisant pas de différence entre masculin et féminin, on le peut pas savoir si un poème d'amour est destiné à "l'aimée" ou à "l'aimé"
ou même à "l'Aimé", Dieu en l'occurence.
Pour ça je te recommande la préface de la superbe traduction de Charles-Henri de Fouchécour.
Par exemple, dans le morceau de poème que j'ai cité en début de message, le texte persan dit "Agar an Torke Shirazi", il est impossible de dire si il s'agit "d'un turc de Shiraz", ou "d'une turque de Shiraz"...
...la traduction est un parti prit.
Tous les mots que l'ont retrouve dans les traductions françaises pour désigner la personne aimée à qui s'adresse le poème (l'ami, l'aimé, mon coeur, ma chère, ma belle, mon amour,....), sont les traductions de mots comme "doost", "yar", "del", "negar", "ziba", "eshgh"....qui sont des mots ni masculins ni féminins...
Et le contexte permet rarement de faire la part des choses...
C'est un des intérêts, et une des difficultés de la poésie persane, d'être ambigüe et ouverte à toutes les interprétations...d'où l'origine de la divination par le Divan de Hafez, selon le vers et la situation, les interprétations sont innombrables...et chacun il voit ce qu'il veut!
Bon, j'espère que ces bribes d'explication te conviendront dans un premier temps, je sais que tu cherches des références, mais n'étant pas chez moi actuellement je ne peux pas te les fournir avec précision...mais je n'y manquerai pas, aussi vite que possible!
" Si ce jeune Turc de Shiraz
prenait mon coeur entre ses bras
J'offrirai pour sa mouche hindoue,
Samarkand et Boukhara"
Il y a chez Attar de nombreuses histoires (faudra que je te retrouve les références exactes, j'ai pas le livre sous les yeux) d'esclaves et des rois amoureux les uns des autres.
Et ce thème est aussi présent chez Mowlana (Rumi).
Cela dit il convient de prendre des pincettes avec ce sujet : le thème de l'homosexualité est certes présent mais cela n'en fait pas des poèmes homosexuels :
la poésie persane peut-être interprétée de bien des façons, par exemple l'histoire d'un esclave amoureux de son roi renvoie au derviche amoureux de Dieu, ce n'est pas forcément à comprendre au sens littéral, humain ; d'ailleurs bien souvent la morale qui accompagne ces histoires ne laisse pas de place au doute.
...par contre le fait que l'on puisse symboliser l'Amour divin par l'amour entre deux hommes peut laisser penser que la chose n'était pas si choquante que cela....
Pour ce qui est des poèmes de Hafez,on ne peut dire avec certitude à qui ils sont adressé.
Le persan ne faisant pas de différence entre masculin et féminin, on le peut pas savoir si un poème d'amour est destiné à "l'aimée" ou à "l'aimé"
ou même à "l'Aimé", Dieu en l'occurence.
Pour ça je te recommande la préface de la superbe traduction de Charles-Henri de Fouchécour.
Par exemple, dans le morceau de poème que j'ai cité en début de message, le texte persan dit "Agar an Torke Shirazi", il est impossible de dire si il s'agit "d'un turc de Shiraz", ou "d'une turque de Shiraz"...
...la traduction est un parti prit.
Tous les mots que l'ont retrouve dans les traductions françaises pour désigner la personne aimée à qui s'adresse le poème (l'ami, l'aimé, mon coeur, ma chère, ma belle, mon amour,....), sont les traductions de mots comme "doost", "yar", "del", "negar", "ziba", "eshgh"....qui sont des mots ni masculins ni féminins...
Et le contexte permet rarement de faire la part des choses...
C'est un des intérêts, et une des difficultés de la poésie persane, d'être ambigüe et ouverte à toutes les interprétations...d'où l'origine de la divination par le Divan de Hafez, selon le vers et la situation, les interprétations sont innombrables...et chacun il voit ce qu'il veut!
Bon, j'espère que ces bribes d'explication te conviendront dans un premier temps, je sais que tu cherches des références, mais n'étant pas chez moi actuellement je ne peux pas te les fournir avec précision...mais je n'y manquerai pas, aussi vite que possible!