Samarkandia a bien fermé... C'est dommage, je voulais absolument savoir qui leur fabriquait leurs bottes nomades. J'en ai besoin pour un futur personnage (Scythe 4è siècle av J.C.).
Pour ce qui est des arcs de Samarkandia, ce sont des grozer... Autant les acheter au fournisseur, non?
Pour les flèches, ce n'est pas très compliqué, il faut des fûts cylindriques (diamètre à voir), du fil, des plumes (déjà taillées), des pointes (à douille ou a soie en fonction du lieu et l'époque), de la colle (genre colle animale), de l'araldite bi-composante, éventuellement du goudron de norvège ou de la cire.
Les outils nécessaires: une empenneuse et une dremel suffisent.
Etape 1:Tailler les fûts à la longueur désirée, en fonction de l'allonge.
Tailler l'encoche à un bout du fût, il faut le tailler perpendiculairement aux cernes du bois. Il faut le tailler en fonction du tranche-fil de la corde d'arc, évidemment. Les cordes d'arc en lin sont parfois plus gros que celles en dacron, et les tranche-fil sont également plus épais, dans ce cas, il faut peut être prévoir des fûts de plus gros diamètre, car il faudra suffisamment de bois de part et d'autre de l'encoche.
Etape 2:Coller les demi-plumes: les trois demi-plumes doivent avoir le même sens de courbure, elles font ainsi vriller la flèche en vol. Il y a typiquement une plume coq et deux plumes poules: commencer par le coq, qui est perpendiculaire à l'encoche. Puis placer les deux poules. Chaque plume doit être equidistante des deux autres.
Dans certaines régions (notamment chez les Mongols), il n'y a pas trois plumes mais quatre. Dans ce cas, chaque plume est equidistante de ses deux voisines. Elles forment toutes un angle de 45° par rapport à l'encoche.
Etape 3:Ligaturer les flèches. Il faut poser 3 ligatures sur la flèche: une à la base de l'encoche, une à l'arrière des plumes et une à l'avant des plumes. Elles servent à renforcer l'encoche, et à maintenir les plumes, la ligature avant sert aussi à éviter que la plume ne se fiche dans votre main si vous n'avez pas de repose-flèche.
Les trois ligatures peuvent être faites avec le même fil, prévoyez une longueur suffisante donc. L'idéal est de mettre de la colle à l'endroit ou les ligatures vont être posées sur le fût, ou sur le fil lui-même. Faire plusieurs tours très resserrés et enserrant bien le fût, en piégeant le bout du fil dans ces tours. Les ligatures à la base et à l'avant des plumes doivent être à moitié sur le fût seul et à moitié autour des plumes afin de les maintenir. Entre les ligatures, le fil est disposé en spirale autour du fût.
La colle animale a tendance à être sensible à l'humidité. Pour protéger le tout, je conseille, une fois la colle sèche, de "peindre" les ligatures avec de la cire d'abeille, de la paraffine ou du goudron de norvège. Le goudron de Norvège peut aussi carrément remplacer la colle, elle a un fort pouvoir collant. Mais je déconseille de coller à la cire seule (vous n'y arriverez pas de toutes façons, vu comment la cire durcit vite).
Note: je déconseille aussi l'utilisation de l'araldite pour les étapes 2 et 3: l'araldite résiste bien à l'eau, mais a un temps de séchage long. Vous allez passer des heures rien que pour maintenir les plumes en place en attendant que ça sèche. Et si vous utilisez une empenneuse et que votre araldite a bavé, bon courage pour défaire le tout! Vous n'aurez pas ce problème avec une colle animale.
Etape 4:Placer la pointe:
Si vous avez une pointe à douille: tailler la pointe du fût (comme avec un taille crayon), inutile de tailler une pointe, juste de quoi faire rentrer le fût dans la douille. Nettoyez bien la douille et la pointe de toute poussière, tartinez la pointe du fût d'araldite et enfoncez la dans la douille. Attendez que ça sèche (ça peut prendre plusieurs jours).
Si vous avez une pointe à soie:
Il faut précreuser un trou dans le fût de taille légèrement inférieure à la soie (la misère). Chauffez fortement la soie, l'enfoncer dans le trou avec force. Laissez refroidir, et ligaturez la base de la pointe pour renforcer le tout. Si vous avez une soie carrée: placer la à 45° par rapport aux cernes du bois, si elle est rectangulaire, placer l'axe principal à 90° par rapport aux cernes du bois.
Comme vous pouvez le voir, ça a l'air d'être la misère de placer une pointe à soie (pas étonnant que la grande majorité des pointes sont à douille). Je donne ces instructions à titre informatif, contrairement aux autres instructions, je n'ai jamais tenté ce procédé, ce sont les instructions que j'ai eues d'un autre médiéviste archer.
Personnellement, je pense qu'une méthode plus simple serait de creuser un trou légèrement plus grand que la soie, tartiner la soie d'araldite et l'enfoncer. Puis poser une ligature assez forte pour éviter que le fût n'éclate. Dans les deux cas, il faut prévoir des fûts d'un certain diamètre...
Je suis aussi désolé de donner des instructions comprenant de l'araldite bi-composante (bouh! Pas bô! païsto!) mais pour l'instant, je n'ai rien trouvé de mieux pour maintenir les pointes si vous tenez à réutiliser vos flèches. Avec tous les autres procédés, y compris le collage de la pointe à la résine, je perds mes pointes dans les cibles.
Avec l'araldite, jamais perdu une seule pointe!
Note: dans le cas de flèches avec des blunt en caoutchouc: ne PAS tailler le fût en pointe, même légèrement, c'est dangereux! J'ai déjà vu des fûts taillés traverser le blunt et traverser un bouclier fait de 3 couches de contreplaqué de 3cm! Vous pouvez à la limite arrondir un peu l'avant pour mieux faire entrer le fût... Et il va falloir forcer le fût dans le blunt à la force des bras. Ne pas utiliser de colle non plus: si une flèche casse, vous aurez l'air bien malin à vouloir récupérer vos blunts! Et les flèches bluntées sont beaucoup plus susceptibles de casser que les autres flèches (les cibles sont plus dures, et les combattants risquent de marcher dessus sans s'en rendre compte)
Note 2: il y a des methodes plus élaborées et plus complexes de fabrication des flèches (avec calcul du spinne, encoche renforcée en corne, tout ça). Vu la puissance de nos arcs et l'utilisation qu'on en fait (on n'est pas en tir de compétition sur une cible de 10cm à 40m), je trouve ça complètement superflu, et vu la vitesse à laquelle les flèches se perdent/se cassent, c'est une perte de temps (à mon avis).