par Asmaa El Raml Jeu 23 Déc - 4:26
[J'ai perdu tout mon premier message... Je me hais. Du coup je vais le faire plus synthétique]
Pour les sources
- Les textes arabes de médecine, car une partie de la cosmétique est issue directement des recettes "médicales" (chute des cheveux, poux, tâches brûnes etc)
- Hildegarde qui indique que certaines de ses recettes viennent de Salerne, carrefour entre l'orien et l'occident.
- A voir aussi, le catalogue de l'exposition réalisée à Cluny "Le bain et le miroir" qui doit lister les sources utilisées par les conservateur, notamment les herbiers arabes.
La cosmétique de soin
à noter: l'invention arabe de l'alambic qui permet la distillation donc les huiles mais aussi l'alcool. Dans le cas des fleurs, vous obtenez aussi l'eau florale.
L'héritage des textes grecs et de de la théorie des humeurs: la médecine arabe -et sa pharmacopée- est tributaire des divisions chaud/froid/sec/humide.
La vision qui veut que la propriété d'un composé passe dans le malade via "absobtion".
Mangez donc de la peau de serpent pour voir, vous éviterez les rides ! (l'animal muant régulièrement, sa capacité à régénérer son épiderme passera dans le votre) Pareille pour la camomille qui donnera son jaune d'or à vos cheveux.
Pour les huiles: l'utilisaton quasi systématique de l'huile de sésame comme support. Epices et fleurs fraîches composent les recettes à 95%
La part belle est faite à la rose et la violette (l'expression "les deux lys" signifie ly et iris) mais l'on trouve la cannelle, le nénuphar, l'absinthe, le jasmin, la camomille, l'oeillet etc etc.
Il y a des huiles de plantes pour à peu près tout, des maux de têtes aux courbatures, en passant par les nausées, les brûlures, les affections pulmonaires
La technique récurente est celle de la macération au soleil pendant 40 jours ou l'enfermement dans le noir complet
Du dentifrice, à base de girofle, de menthe, de musc, de badianne, de cannelle...
Hildegarde donne de vraies recettes de sorcière, qui commencent souvent par "J'ai vu une femme de Salerne faire ceci ou cela". Dans les cas les plus étonnants: Oeufs de cailles bouillis au vinaigre ou oeufs de fourmis calcinés... les cataplasmes décrits permettent la pousse des cheveux, la disparition des tâches de rousseur, le blanchiment de la peau etc...
Et l'épilation à la chaux, ce qui est assez fun quand même !
A propos de l'épilation: elle est avérée aussi en égypte antique ou les femmes utilisaient des bandes de papyrus et du miel. Les bandes de tissu ont toujours cours au XIIIe, la pince à épiler aussi [J'insèrrerais ici la référence précise quand je l'aurais sous les yeux]
Je dois aussi retrouver ce texte où il est question de l'épilation des parties génitales chez les hommes et les femmes: le franc en question est fasciné par le corps épilé d'un arabe aux bains et demande à recevoir le même traitement "ainsi que sa dame".
Sur les illustrations, on voit qu'un grand soin est apporté aux mains, et aux ongles.
La civilisation méditerannéenne de l'eau a toujours cours: les établissement décrits ressemblent plutôt aux termes romains (eau ET vapeur). Pas de trace du fameux savon noir dans mes recherches encore -d'ailleurs ça m'ennuie parce que c'est trop bien ^^-
Ni du khôl par ailleurs.
Concernant le henné: Je suis bien embêtée. La majeure partie des recettes pour colorer les cheveux sont issues de la teinture de tissu. (miam la coloration à l'alun pour fixer les pigments)Donc trouve donbc sans problème la noix de galle, le brou de noix ou l'écorce de chêne. Le henné est aussi utilisé en teinture mais ne réapparaît pas en cosmétique -du moins je n'ai rien trouvé- Mon hypothèse est qu'il serait aussi utilisé, à l'instard de ses petites copains issu de chez le teinturier, mais je n'ai pas de source pour confirmer.
A propos du blanc de plomb ou céruse:
L'est toujours utilisé au Moyen Age -et jusqu'au XVIIIe- si mes souvenirs de Cluny sont bons. Mais je ne sais pas si le culte de la blancheur en Occident a aussi cours en Orient
La Garance:
Le fard rose des romaines a aussi suivit ce chemin. La garance permet aussi de se teindre les cheveux (attention rouge vif).
Le coquelicot fait lui, dans du miel, un joli baume à lêvre rosé.
Ce qui ressort des recettes arabes:
- La part belle aux odeurs: pas question d'avoir mauvaise haleine. Musc, ambre, eau de fleur permettent de se parfumer. On met aussi des parfums dans la lessive et le savon (en GRANDES quantités)
- L'utilisation raisonnée de fleurs et d'épices, beaucoup de lotions, de cataplasmes et d'huiles. De vrai médicaments en pillule aussi.
on ADORE la rose et la violette.
Les recettes d'Hildegarde ressemblent à nos recettes de grand mère, en plus curieux parfois. Sans savoir si elles sont avérées, elles doivent faire partie de ce pan de la cosmétique familiale et un peu sperstitieuse (comme l'oeuf dans les cheveux, le coiffeur pendant la pleine lune etc)
- Vive l'éclat ! Des yeux, des cheveux, de la peau...
Je vous posterais les équivalents des mesures dans les recettes. Quand on traduit, cela fait souvent de très grandes quantitées de matières premières. (qui s'expliquent par le fait qu'il faut énormément de fleurs pour obtenir de l'eau florale et encore plus pour une quantité d'huile équivalente ^^)